La rétrospective polaire – Mise en lumière et aurores boréales
La rétrospective polaire se penche sur les événements de la semaine dernière liés à l’Arctique et à l’Antarctique et se concentre sur un ou plusieurs aspects.
La semaine dernière, la lumière a été un aspect important des thèmes polaires, que ce soit au sens propre dans le ciel ou au sens figuré dans les couloirs d’un parlement ou d’une salle d’audience.
L’expression « mis en lumière » décrit probablement le mieux trois événements importants relatifs à l’Arctique et à l’Antarctique qui ont fait sensation la semaine dernière. Cependant, une seule d’entre elles était littéralement liée à la lumière, d’une manière particulièrement belle et inspirante : L’aurore boréale.
Ce phénomène naturel, qui se limite normalement aux régions (sub)arctiques et (sub)antarctiques, a toujours fasciné et inspiré les gens, que ce soit d’un point de vue scientifique, artistique ou culturel. Mais pour découvrir comment les bandes de lumière, principalement rouges et vertes, exécutent leur danse magique dans le ciel noir, il est généralement nécessaire de se rendre dans les régions concernées. Et même là, certains facteurs tels que le degré de couverture nuageuse dans le ciel et l’activité solaire doivent être pris en compte pour que les aurores puissent être observées.
La semaine dernière, les amateurs d’aurores boréales de nombreuses régions d’Europe centrale et des États-Unis n’ont eu qu’à chercher un endroit peu éclairé sur le pas de leur porte et à tourner leur regard vers le ciel nocturne. Grâce à des éjections de masse coronale massives, les aurores de l’hémisphère nord ont été visibles jusqu’au sud, comme jamais auparavant, et visibles à l’œil nu. Qu’ils viennent de Suisse, d’Allemagne ou même de la région méditerranéenne et du sud de la Floride, des gens de partout ont posté leurs photos sur les réseaux sociaux. Les experts de diverses agences spatiales et instituts de recherche attribuent ces phénomènes lumineux à d’énormes éruptions à la surface du soleil. Des particules à haute énergie sont projetées, puis frappent des particules d’azote et d’oxygène dans différentes couches de notre atmosphère, les excitant et leur faisant émettre de la lumière dans différentes longueurs d’onde, rouge ou verte. Ceux-ci illuminent alors le ciel nocturne et fascinent les observateurs et les passionnés.
Une audition au Parlement britannique mercredi dernier a permis d’apporter plus de lumière sur le sujet, mais n’a guère suscité d’enthousiasme. Plusieurs ministres britanniques et un haut représentant des affaires polaires britanniques ont dû répondre aux questions d’une commission non partisane sur les incidents et les rapports concernant les activités russes dans le territoire antarctique britannique et l’engagement britannique dans l’Antarctique en général. C’est ce que rapporte le Daily Maverick dans un rapport de suivi de l’article que nous avons partagé la semaine dernière.
L’enquête a été déclenchée par des rapports de la journaliste d’investigation Tiara Walters et du portail médiatique sud-africain Daily Maverick faisant état d’une « importante collecte de données sur le pétrole et le gaz en Antarctique » par Rosgeo, une agence d’État russe chargée de l’exploration et de l’étude des ressources minérales. L’accent a été mis sur plusieurs voyages de recherche effectués par des navires de recherche appartenant à Rosgeo dans le secteur de la mer de Weddell administré par le Royaume-Uni. Selon Daily Maverick, les navires auraient recueilli de nombreuses données sur d’éventuels gisements de pétrole et de gaz au cours de six voyages effectués depuis 2011. Ces activités alimentent les craintes que l’interdiction d’extraire des ressources minérales dans les eaux de l’Antarctique ne soit affaiblie par la Russie (et d’autres pays), étant donné que les États signataires du traité sur l’Antarctique s’étaient mis d’accord sur une interdiction qui n’est toutefois pas gravée dans le marbre.
Les ministres britanniques et le représentant des affaires polaires ont déclaré publiquement que les activités russes s’inscrivaient dans le cadre normal de la recherche et qu’il n’y avait aucune preuve de mauvaise conduite, écrit Tiara Walters, qui a assisté à l’audience retransmise en direct. Les répondants ont également déclaré qu’ils garderaient un œil sur les activités à l’avenir, mais sans fournir de détails sur la manière de procéder. Finalement, les commissaires n’ont pas été convaincus et ont demandé aux personnes interrogées de faire la lumière sur cette question lors de la prochaine réunion consultative des parties au traité sur l’Antarctique, qui se tiendra à Kochi, en Inde, la semaine prochaine.
Un arrêt de la Cour fédérale du Canada a fait la lumière sur un autre sujet, à savoir la décision du gouvernement d’attribuer une part importante des licences de pêche au Nunavut à des entreprises non inuites. La Cour a estimé que la décision du gouvernement était inappropriée, car les droits et les intérêts des communautés inuites de la région n’avaient pas été suffisamment pris en compte.
L’affaire a été introduite par Nunavut Tunngavik Inc. (NTI) et la Qikiqtani Inuit Association (QIA), qui ont fait valoir que la décision du gouvernement violait le traité de Nunavut, un traité qui établit les droits des Inuits sur les terres et les ressources. L’accord stipule que les Inuits ont un accès prioritaire aux ressources halieutiques dans les eaux du Nunavut.
Le tribunal s’est prononcé en faveur des plaignants et a estimé que le processus décisionnel du gouvernement était entaché d’irrégularités et que les organisations inuites n’avaient pas été suffisamment consultées. Il a également souligné l’importance de défendre les principes de réconciliation et de respect des droits des peuples autochtones lors de la prise de décisions sur la gestion des ressources.
Cette décision a des conséquences importantes pour l’avenir de la gestion de la pêche au Nunavut. Il souligne l’importance de la participation et de la prise de décision des Inuits dans les domaines qui affectent directement leurs communautés et leurs moyens de subsistance. Elle crée également un précédent pour les affaires futures concernant les droits des peuples autochtones et l’allocation des ressources. Le gouvernement n’a pas encore annoncé s’il ferait appel de la décision. Toutefois, cette décision devrait avoir un impact significatif sur l’industrie de la pêche au Nunavut et pourrait conduire à une réévaluation de l’attribution des licences de pêche dans le territoire.
Michael Wenger, Polar Journal AG
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