Les travaux sur le « Terror » et l' »Erebus » se poursuivent
Le travail de terrain prévu cette année a été reporté en raison de la pandémie de coronavirus. Les travaux archéologiques sur le HMS Terror et le HMS Erebus, les deux épaves de la malheureuse expédition Franklin retrouvées dans les eaux du Nunavut il y a quelques années, reprendront en 2022. C’est ce qu’a annoncé Parcs Canada dans un communiqué de presse.
Initialement prévus pour cet été, les travaux sur le terrain ont été reportés à l’été 2022 par Parcs Canada et le Comité consultatif intérimaire Franklin afin de protéger la population du Nunavut de la pandémie persistante de COVID-19.
Ce travail aurait impliqué un contact étroit entre le personnel de recherche et les communautés du Nunavut, ce qui aurait comporté certains risques.
Les travaux sur le site de l’épave du Terror et de l’Erebus en 2022 s’appuieront sur les travaux réalisés par Parcs Canada en 2019, qui ont consisté en la découverte de 350 nouveaux artefacts récupérés sur le HMS Erebus.
Selon le droit maritime international, les épaves sont la propriété du Royaume-Uni en tant que navires de la Royal Navy. En 1997, avant la découverte de l’une des épaves, le Royaume-Uni était convaincu que les épaves devaient se trouver dans les eaux canadiennes et avait conclu avec le Canada un protocole d’accord non contraignant selon lequel le Canada pourrait être propriétaire des épaves. En 1999, le Canada a créé le nouveau territoire du Nunavut dans le cadre de l’Accord sur les revendications territoriales du Nunavut avec les Inuit et, dans le cadre de cet accord, a transféré aux Inuit la propriété des sites archéologiques et des artefacts situés dans les frontières du Nunavut.
Après la découverte des épaves, il y avait toutefois un besoin accru de clarification de la part de toutes les parties concernées en ce qui concerne les épaves. En avril 2019, le Royaume-Uni et le Canada ont officiellement convenu que les 65 artefacts initialement retirés des épaves appartiendraient au Royaume-Uni, mais que les épaves elles-mêmes et d’autres artefacts retirés appartiendraient au Canada et à l’Inuit Heritage Trust, à l’exception de l’or, qui appartiendrait au Royaume-Uni, et que tous les restes humains seraient rapatriés au Royaume-Uni. En contrepartie, le Canada ne demanderait pas au Royaume-Uni de payer les frais qu’il a engagés pour la découverte des épaves et pour l’enlèvement et la conservation des artefacts. En ce qui concerne les droits des Inuit, le gouvernement canadien, représenté par Parcs Canada, et l’association Kitikmeot Inuit négocient actuellement un accord visant à créer un centre d’accueil des visiteurs à Gjoa Haven, qui sera une extension du centre du patrimoine Nattilik existant.
Heiner Kubny, PolarJournal